Gérard Gasiorowski, peintre
Le Palais des Rêves, Maison du facteur Ferdinand Cheval, Hautes rives, septembre 1980
Autant de personnages, de faunes, de biches et crocodiles, de pieuvres et d’escargots, de coquilles d’huîtres et de coquillages, d’éléphants, des ours à grosses pattes un lion à tête de minotaure, des oiseaux géants, des personnages grotesques, des dragons ailés gardiens du Palais, des escaliers dont on ne sait pas si ils montent ou si ils descendent.
Au dessus des entrées, des phrases prophétiques inscrites, gravées dans le ciment : “entrée d’un palais imaginaire, la vie sans but, le songe devient réalité” (Facteur Cheval).
Au tournant d’une grotte, les têtes de deux serpents siffleurs sortent d’une forêt de nœuds entrelacés s’affrontant dans un face à face immobile et silencieux.
Si vous entendez leurs sifflements stridents, c’est que votre imagination est fertile.
Pour les apprivoiser, le mieux est de se placer doucement et silencieusement tout contre
même envisager de les caresser. La main une fois posée, c’est gagné.
Nous voulions tous les deux une photo devant le face à face des serpents siffleurs.
Gérard se plaça sur le côté, puis je me mis à la même place.
Au Palais des rêves, on peut imaginer que Serpent et Serpent rampent l’un vers l’autre
dans un élan de tendresse.