Le premier chaos que je rencontrais, se présenta sous la forme d’une carte postale ancienne, que je découvrais dans les vieux albums de la famille, à Argenton-sur-Creuse.
Elle représentait un rocher, un demi rond presque parfait, posé sur des blocs éparses.
Le choc, fut une promenade à Toulx-Sainte-Croix, dans la Creuse, sur le sommet du Mont- Barlot, là où se trouve le chaos granitique des Pierres Jaumâtres, au bout d’un long chemin montant, à la fraîcheur du feuillage des arbres qui le borde. C’est le pays de George Sand.
Ce fut le début d’un long travail sur le devenir de la pierre, de ses origines à la sculpture, de l’indifférence aux sentiments. Une longue ligne de vie.
Le livre de Taro Okamoto, L’esthétique et le sacré, fut un guide essentiel à cette démarche.
“La pierre et le mystère qui l’habite” : chaos, fossile, abri.
“L’acte sacré consistant à les entasser” : dolmen, cromlech, menhir.
“L‘esprit qui se transcende en une représentation” : vénus callipyge.
Et suivant la courbe d’une ellipse dans le temps, les Vénus du paléolithique firent place quelques siècles plus tard, à la sculpture des Aglaurides de la Gradiva, celle qui avance.
Elle termine le long chemin du Chaos, et annonce les aquarelles archéologiques de Pompéi.
Gradiva réveillée par l’acte du caillou jeté sur son talon, par l’archéologue Norbert ranime sa mémoire et la ressuscite à la vie.
C’est le chemin parcouru pour qu’un homme et une femme se rencontrent, entre la permanence et l’éphémère.
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1982 Le chaos immobile – 300 dessins, 30 photographies
1991 Subvention du CNC et Region Languedoc Roussillon
1994 Court métrage animé, musique de Christophe Héral, 13 min, La Fabrique
2010 Le chaos immobile, IUFM de Chaumont, Champagne-Ardenne